Deutsch-französische Engagements
Vom 6. bis 9. November hat in Berlin ein deutsch-französisches Forum zur Aufnahme von Geflüchteten und im Besonderen von Jugendlichen mit Fluchterfahrung stattgefunden. In der Flüchtlingshilfe engagierte Ehrenamtliche, Professionelle und am Thema Interessierte aus Deutschland und Frankreich haben sich getroffen, um sich mit aktuellen Herausforderungen auseinanderzusetzen und Berlin als Einwanderungsort zu erkunden.
Das Forum entstand auf Initiative der Fédération des associations de recherche et d’éducation à la Paix (FAREP), der Evangelischen Akademie Sachsen-Anhalt e.V. und dem Deutsch-französischen Jugendwerk (DFJW). Es bot Gelegenheit sich über die jeweiligen Erfahrungen der Teilnehmenden – Good-practice und Schwierigkeiten, auf die sie stoßen – auszutauschen, institutionelle und zivilgesellschaftliche Einrichtungen zur Aufnahme und Begleitung Geflüchteter zu besuchen und mit politischen Entscheidungsträgern zu diskutieren, um europäische Perspektiven auf Migration in einem deutsch-französischen Dialog zu entwickeln.
2015 kamen innerhalb eine Jahres etwa eine Million Geflüchtete nach Deutschland. Andere Länder haben mit Erstaunen oder Bewunderung die deutsche Willkommenskultur mitverfolgt. Gleichzeitig gab es auch fremdenfeindliche Reaktionen. Der Austausch der Gruppe mit Akteuren aus der Praxis hat Vorurteile oder in den Medien verbreitete Ideen, was in Deutschland gut zu klappen schien, hinterfragt. Im Rahmen von Workshops haben die Teilnehmenden zu Konzepten gearbeitet: Asylrecht in Deutschland, unbegleitete minderjährige Flüchtlinge, Flüchtling/Migrant, Ansätze von politischer Bildungsarbeit in diesem Kontext… Und sie erhielten einen Überblick über die deutsche Einwanderungsgeschichte nach 1945 (einschließlich DDR und BRD), zu Zahlen und Herkunftsländern von Einwanderern. Sie setzten sich mit Gemeinsamkeiten und Unterschieden hinsichtlich der Einwanderungspolitik und des Engagements der Zivilgesellschaften in beiden Ländern auseinander.
Ein besonderer Moment des Forums war der Besuch bei der Initiative Moabit hilft!. Diese Bürgerinitiative im Stadtteil Moabit hatte sich unweit von der zentralen Berliner Erstmeldestelle (LAGeSo) mobilisiert – zum Zeitpunkt als Tausende von Geflüchteten Tag und Nacht auf ihre Registrierung warteten – um warme Kleider, Tee, Essen zu bringen, und vor allem… unzählige Lächeln. Die Hälfte der heute aktiven freiwilligen Helfer sind ehemalige Geflüchtete, die vor einem Jahr aufgenommen wurden, und nun mit anpacken, vom Kurdischen oder Arabischen ins Deutsche übersetzen, kochen, Kleider sortieren. Die Teilnehmenden des Forums waren zudem beeindruckt dem Engagement des Teams in einer Notunterkunft (eine Traglufthalle in der Nähe des Berliner Hauptbahnhofs), wo knapp 300 Menschen aller Altersstufen untergebracht sind, einige von ihnen seit über einem Jahr. In dieser Unterkunft organisieren Angestellte und Ehrenamtliche der Berliner Stadtmission im 2-Wochen-Rhythmus Versammlungen mit den Bewohner*innen, um gemeinsame Anliegen zu diskutieren und darüber kollektiv entscheiden zu können. Die Protokolle werden anschließend vom Deutschen oder Englischen in Farsi oder Arabisch übersetzt und ausgehängt, damit alle sich informieren können. In einem anderen Wohnheim im Berliner Norden bietet der Verein Kein Abseits e.V. Aktivitäten für neu angekommene Kinder und Jugendliche mit Fluchterfahrung, oft gemeinsam mit Berliner Gleichaltrigen. Das vom Verein umgesetzte Mentorensystem zur persönlichen 1:1 Begleitung junger Geflüchteter prägte die deutsch-französischen Besucher*innen. Gemeinsame Angebote für Berliner Jugendliche mit und ohne Fluchterfahrung zu organisieren ist für die offene Jugendarbeit von der Alten Feuerwache e.V. genauso zentral – zum Beispiel im Rahmen offener wöchentlicher Rap-Jamsessions oder gemeinsamer Sommerbegegnungen im Berliner Umland.
Viele Fragen tauchten im Laufe des Treffens auf. Wie haben sich empörte Bürger*innen zusammengetan und praktische Hilfe für Geflüchtete auf die Beine gestellt? Inwieweit ist es möglich zivilgesellschaftliches Engagement und Aktivitäten von Behörden in Einklang zu bringen? Was sind politische Ambitionen von nationalen und europäischen Verantwortlichen hinsichtlich der Aufnahme und Integration von Migrant*innen? Wie ist es für zivilgesellschaftliche Akteure möglich, trotz der Unzulänglichkeiten staatlicher Behörden, miteinander zu arbeiten und nicht in Opposition zu verharren? Warum ist der Zugang zur Erwerbsarbeit nach Erhalt der Aufenthaltspapiere so langwierig? Wie können zivilgesellschaftliche Aktivitäten mit Migrant*innen gemeinsam organisiert werden? Wie die multikulturelle und multireligiöse Vielfalt in unseren Gesellschaften als Reichtum verteidigen?
In der Auseinandersetzung mit diesen Fragen war sich die Gruppe darin einig, dass Einwanderung eine Chance bietet, eine Gelegenheit um gemeinsam eine neue, solidarischere Gesellschaft zu gestalten – und dieser Prozess hat gerade erst begonnen.
Estelle Grenon (Teilnehmerin des Forums)
Übersetzung: Ines Grau
Accueillir des migrants : des engagements franco-allemands
Du 6 au 9 novembre, s’est tenue à Berlin un forum franco-allemand autour de l’accueil des réfugiés et en particulier des jeunes réfugiés. Bénévoles, professionnels et citoyens concernés par l’aide à leur apporter en France et en Allemagne se sont retrouvés pour mieux comprendre les enjeux et explorer Berlin comme lieu d’immigration.
À l’initiative de la Fédération des associations de recherche et d’éducation à la paix (FAREP), de l’Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) et de l’Académie protestante de Saxe-Anhalt, le forum fut l’occasion d’échanger sur les expériences respectives des participants – tant leurs bonnes pratiques que les freins qu’ils rencontrent -, de rendre visite à des structures d’accueil citoyennes ou institutionnelles et de débattre avec des responsables politiques pour développer des perspectives européennes sur les migrations dans un dialogue franco-allemand.
En 2015 environ un million de réfugiés sont arrivés en Allemagne durant un an. D’autres pays ont regardé avec étonnement ou admiration la culture d’accueil allemande. En même temps, des réactions d’hostilité ont également été constatées en Allemagne. La rencontre du groupe avec des acteurs de terrain a mis en question certains préjugés ou idées véhiculées par les médias sur ce qui semblait marcher dans le pays voisin. Grâce à des ateliers participatifs, les participants ont éclairci des concepts : droit d’asile en Allemagne (RDA et RFA inclus), mineurs étrangers isolés, réfugiés/migrants, des approches d’éducation politique et citoyenne dans ce contexte… Et ils ont eu un aperçu de l’histoire de l’immigration en Allemagne après 1945, des chiffres et origines des migrations, ce qui rapprochait ou distinguait les engagements des sociétés civiles et pouvoirs publics des deux pays.
L’un des temps forts du forum fut certainement la visite de lieux d’action comme Moabit hilft !. Un collectif d’habitants du quartier berlinois Moabit s’est mobilisé à proximité du centre berlinois d’enregistrement des réfugiés (LAGeSo) – à un moment où des milliers de primo-arrivants attendaient jour et nuit leur tour – pour apporter des vêtements chauds, du thé, des repas et surtout… des sourires. La moitié des volontaires d’aujourd’hui sont d’anciens réfugiés qui ont été accueilli il y a un an et donnent désormais un coup de main, traduisent du kurde, de l’arabe, préparent à manger, trient les vêtements. Les participants furent également impressionnés par l’engagement de l’équipe dans un centre d’accueil d’urgence (un chapiteau gonflable dans les alentours du Hauptbahnhof) où logent presque 300 personnes de tous âges, quelques uns depuis plus qu’un an. Dans ce centre, salariés et bénévoles de la Berliner Stadtmission mettent en place une forme de prise de décision collective avec des hébergés grâce à des réunions tous les 14 jours. Les comptes-rendus sont par la suite traduits de l’allemand ou de l’anglais vers le farsi et l’arabe et affichés afin que toutes et tous puissent s’informer. Dans un autre centre d’accueil dans le nord berlinois, l’association Kein Abseits e.V. (Pas de hors-jeu) propose des activités pour enfants et jeunes primo-arrivants, souvent avec les enfants berlinois. Leur pratique de parrainage mise en place pour permettre un accompagnement personnalisé des jeunes réfugiés marqua également les visiteurs franco-allemands. Organiser des offres communs pour jeunes primo-arrivants et jeunes berlinois est également au cœur du activités pour Jeunes que propose la Alte Feuerwache e.V. – par exemple grâce à des jam-sessions de rap ouvertes et hebdomadaires ou encore de séjours d’été dans les alentours de Berlin.
Au fil des échanges, les questions jaillirent. Comment les citoyens se sont indignés, mobilisés, ont apporté leur soutien pratique aux réfugiés? Dans quelle mesure est-il possible de rendre complémentaire l’action citoyenne et l’action des pouvoirs publics ? Quelle est l’ambition politique des dirigeants nationaux et européens pour répondre aux défis d’accueil et d’intégration des migrants ? Comment ne pas rester dans l’opposition face aux défaillances des administrations mais travailler ensemble ? Pourquoi l’accès à l’emploi est-il si long après l’obtention des papiers ? Comment monter des activités citoyennes avec la participation de migrants? Quelle richesse multiculturelle et multireligieuse défendre en pratique dans nos sociétés ?
Face à ces questions, les espoirs communs du groupe étaient de considérer l’immigration comme une chance, une occasion de vivre ensemble une civilisation nouvelle plus fraternelle et plus humaine. Cette civilisation reste à bâtir.
Estelle Grenon (participante au forum)